Derrière cette question anodine, se joue un acte fondateur pour l’enfant, pour l’être pensant que nous sommes. Arrive, plus ou moins tardivement, ce moment où l’enfant doute de l’existence du Père Noël.
L’esprit critique fait ses débuts : l’enfant analyse les arguments donnés, creuse les raisonnements proposés.
A la question : « Est-ce que le Père Noël existe ? », voici les arguments relevés :
- Personne ne l’a jamais vu (argument du contraire)
- Noël n’est pas fêté partout quand je vais chez les gens (argument indifférencié)
- Ce sont les parents qui mettent les cadeaux au pied du sapin (glissement de sens)
- Les enfants de la classe me l’ont dit (argument du nombre)
- Mes parents me l’ont affirmé (argument d’autorité)
C’est une étape que j’aime sonder comme une « archéologie » de l’être, pour observer sa structure de raisonnement face à une crise : TRAHISON de son entourage, CRISE DE FOI vers une CRISE DE VÉRITÉ. Ou au contraire, CRÉDULITÉ pour une « nouvelle » vérité, voire DISSONANCE COGNITIVE quand les mêmes arguments sont utilisés pour expliquer que Père Noël n’existe pas mais que Dieu existe.
Quelles ont été vos étapes de prise de conscience pour Père Noël ?
Pour ma part, j’avais 6 ans et je me suis dit que Père Noël devait être plutôt suicidaire pour venir livrer les cadeaux de notre famille en pleine guerre à Téhéran. C’était la naissance d’une petite voix intérieure face au discours de mes parents (les bombardements dans le ciel était un « feu d’artifice »), une désillusion émancipatrice.
Et vous, vous en rappelez-vous ?